Terre 2.0
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Test d'aptitude de Enora Artanis

2 participants

Aller en bas

Test d'aptitude de Enora Artanis Empty Test d'aptitude de Enora Artanis

Message  Enora Artanis Jeu 7 Aoû - 20:12

Mission: brancardière.

La bataille fait rage entre le croiseur Blackpearl de l'ATAC et le vaisseau de pirates de l'espace attaqué par l'armée terrienne. Les choses se sont passé comme dans tout combat spatial, d'abord affrontement à coup de canon laser, ions, plasma, et de vague de chasseur. Puis l'abordage à l'aide des passerelles d'assaut du Blackpearl.
Mais les pirates résistent farouchement à l'assaut, et les blessés ainsi que les morts sont nombreux des deux côtés.
Votre mission, brancardière du coté de l'ATAC, vous devez passer d'un vaisseau à l'autre via la passerelle, pour aller chercher les blessés à travers le batiment ennemis au fur et à mesure que l'infanterie terrienne progresse.
La victoire de l'ATAC ne fait aucun doute, seulement il faut limiter les pertes, et emmener rapidement les blessés à l'infirmerie, votre rôle est donc très important.

Bonne chance.


Les yeux grands ouverts, les mains croisées derrière la tête, elle détaillait chacune des aspérités du plafond qui tombait en ruines. Tout en nuances du gris sale au presque noir, elle se plaisait à essayer de donner vie à ces formes qui n'étaient rien d'autre que des infiltrations d'eau, toiles d'araignée depuis longtemps abandonnées par leurs propriétaires et chargées de poussière, peinture décollée et autres délicates attentions que cette vieille baraque leur réservait.
Elle n'avait pas envie de se lever, et profitait de ses dernières minutes de repos avant sa première mission. Bien entendu, son réveil avait sonné une première fois vingt bonnes minutes auparavant, ne réussissant qu'à grand peine à la tirer du sommeil, avant de se prendre un coup magistral lors de sa deuxième tentative dix minutes plus tard. Il gisait à présent à l'autre bout de la chambre, vomissant ses rouages sur la moquette élimée.

- Enora ! P'tit déj ! Dépêche-toi, tu vas être à la bourre !!

* Pfff...*
- Ouais, deux minutes, j'arrive !


Elle ferma les yeux et laissa échapper un soupir à faire fondre un iceberg avant de rejeter la couverture au bout du lit. Elle avait encore mal dormi, ça devenait chronique... Peut-être que l'inactivité la rendait si amorphe qu'elle ne parvenait plus à faire la différence entre le jour et la nuit, entre l'heure de dormir et celle de s'agiter...
Poussant un nouveau soupir, elle se leva enfin et s'étira pendant deux bonnes minutes, ses articulations protestant farouchement à grand renfort de craquements. Sa tenue l'attendait soigneusement pliée sur la seule chaise de la chambre, sa mère s'en était chargée. Elle lui jeta un coup d'œil dubitatif en la tenant à bout de bras puis se décida à l'enfiler. Rien d'exceptionnel, une combinaison grise, faite dans un matériau tissé relativement résistant, renforcé aux coudes et aux genoux par des pièces de cuir. Ça ne valait pas grand chose mais sa mère avait tenu à ce qu'elle soit "habillée décemment" et y avait mis la plus grosse partie de ses économies.

Enora descendit l'escalier métallique qui menait au rez-de-chaussée, la structure menaçant de s'effondrer à tout instant. Elle déposa un baiser sur la joue de sa mère, lâcha un "B'jour M'man" avant de prendre place à table. Un petit déjeuner frugal, mais étonnamment plus riche que d'habitude. Toasts variés, confiture et thé. La jeune femme leva les yeux vers sa mère qui s'affairait au ménage.

- T'as eu ça où ?

La mère se retournant la vit désigner le bol de thé et le pot de confiture. Enora aurait juré que sa question l'avait mise mal à l'aise mais ce fut tellement fugace qu'elle crut avoir rêvé.

- Oh, ça, c'est une collègue qui me l'a donné, au magasin, pour lui avoir rendu service...

Elle fit si brutalement demi-tour et se remit à la tâche avec tellement d'ardeur qu'Enora préféra ne pas insister. Elle pensait que sa mère l'avait sans doute volé dans le magasin où elle travaillait six jours par semaine. Mais après tout, ça n'était pas si grave... tant qu'elle ne se faisait pas attraper...
Elle décida de remettre cette discussion à plus tard et attaqua son petit déjeuner avec beaucoup d'entrain.

Le dong du vieux carillon annonçant la demie des sept heures la surprit un toast dégoulinant de confiture à moitié dévoré à la main.

* Merde ! Déjà ?!?
- J'suis à la bourre, j'y vais, bye M'man !


Elle prit juste le temps de lui coller un baiser collant sur la joue, sauta dans ses bottes, attrapa son sac au vol et sortit de la maison en courant.


L'air vif du petit matin acheva de la réveiller. Elle devait prendre les transports en commun pour se rendre à l'astroport mais il n'y avait pas de station dans la Zone 4. Elle fit donc la route en courant jusqu'à la station la plus proche, ce qui lui prit tout de même dix bonnes minutes. Elle y parvint hors d'haleine et sauta dans la rame qui était en train de démarrer. Bousculant deux personnes au passage, elle finit par se laisser tomber sur un des sièges défoncés, adressant un sourire niais à ceux qu'elle avait accrochés. Après l'avoir dévisagée un instant, l'air furibond, ils finirent tous deux par se désintéresser d'elle.
Elle allait embarquer sur le Blackpearl...
Bien sûr, ce n'était pas une vraie grosse mission comme on en donnait aux soldats de l'ATAC, mais elle était rattachée à une unité médicale dépendant directement de l'ATAC. Brancardière, ce n'était pas un boulot rêvé mais ça lui rapporterait toujours quelques sous et lui donnerait l'occasion de monter dans un astronef, et pas des moindres !
La rame longeait des entrepôts, Enora devait descendre à la prochaine station. A peine le véhicule arrêté, la jeune femme en bondit et reprit son sprint jusqu'au terminal le plus proche.
Elle se présenta au premier guichet qu'elle vit.

- Bonjour, Enora Artanis, je suis rattachée à l'équipe médicale sur le Blackpearl, vous pouvez me dire où je dois aller ?

Le type leva vers elle deux yeux porcins enfoncés dans un visage rubicond et lui adressa un sourire édenté qui n'avait rien d'amical.

- Vous êtes en retard ma p'tite dame...

Enora déglutit, franchement mal à l'aise.

- Je... je sais que je suis en retard, mais ... c'est pas trop tard, hein ?

Le type se passa une langue plâtreuse sur les lèvres, la dévisagea encore un instant avec le même sourire sarcastique puis farfouilla un instant dans une boîte métallique cabossée posée devant lui. Il en retira une carte magnétique qu'il posa bien droite sur son bureau. Puis, avec une infinie lenteur, il ouvrit un des tiroirs de son bureau, en sortit une chemise cartonnée et l'ouvrit comme s'il s'était agi d'un matériau particulièrement fragile, qui se serait décomposé au moindre éternuement. Enora avait le plus grand mal à masquer son impatience, et le type semblait s'en délecter.

* Mais pourquoi ça arrive qu'à moi ce genre de trucs ?... Il doit y avoir un seul type dans ce fichu astroport accroc aux formulaires papier et faut que je tombe dessus... *

Enfin, au bout d'un moment qui lui avait semblé interminable, le type fit glisser vers elle un formulaire déjà rempli avec des informations la concernant, qu'elle devait dater et signer. Elle data, signa et repoussa la feuille vers lui, sautillant presque sur place. Il regarda le document avec l'intérêt qu'un orfèvre aurait eu pour une pépite particulièrement impressionnante, puis sembla enfin satisfait. Il lâcha la feuille dans une boîte qui en contenait déjà des dizaines d'autres identiques puis tendit la carte magnétique en direction d'un portique à quelques centaines de mètres de là. Enora lui arracha presque la carte des mains et hocha la tête, avant de repartir en courant, ne prenant même pas la peine de saluer l'employé. Celui-ci émit un sifflement dégoûté en la voyant partir puis retourna vaquer à ses occupations.

Enora atteignit le portique en moins d'une minute, passa sa carte devant la cellule de reconnaissance qui lui libéra le passage. Elle s'engouffra dans l'ouverture, et courut jusqu'au hangar dans lequel était stationné le Blackpearl. Elle reconnut à leur uniforme l'équipe médicale qui s'affairait à emballer le matériel. Elle vint se planter à côté d'eux et fit ce qu'elle pensait devoir ressembler vaguement à un salut militaire.

- Enora Artanis , clama-t-elle, le dos raide et la main en visière au dessus de l'œil droit, affectée au Blackpearl en tant que brancardière. Que dois-je faire ?

Tout le monde se tourna vers elle et elle se sentit soudainement totalement ridicule.

- Laisse tomber le salut militaire, on est tous des civils ici.

Enora laissa retomber son bras et adressa un pauvre sourire contrit à l'homme qui avait parlé, apparemment le responsable de l'équipe.

- Désolée, c'est ma première mission, je sais pas trop comment ça se passe...

- Eh bien, je vais t'apprendre alors. Déjà, la première des choses : toujours arriver à l'heure. Ça fait un quart d'heure qu'on t'attend, et un quart d'heure dans un boulot comme le nôtre, c'est trois morts en plus, alors tâche de t'en souvenir.

- ... oui, excusez-moi... Je serai ponctuelle à l'avenir.

- Bien. Maintenant, aide les autres à embarquer le matériel. Hans va te montrer ce qu'il faut prendre et où l'emmener.

Le dénommé Hans, une espèce de grand gaillard tout en muscles avec une coupe en brosse, vint se poster à côté d'eux, hochant brièvement la tête.

- Je m'appelle Jim Lovell, je dirige cette équipe. Si t'as un souci, adresse-toi à Hans. Si c'est grave, adresse-toi à moi. Des questions ?

Enora secoua la tête.

- Très bien, alors mets toi au boulot. Et bienvenue à bord du Blackpearl.

La jeune femme murmura un "merci" étouffé par le bruit environnant et fut aussitôt embarquée par Hans.
L'heure qui suivit passa en un clin d'œil et le vaisseau décolla à l'heure dite. Enora, comme le reste de l'équipe, fut contrainte de rester dans les quartiers réservés à l'équipe médicale pendant le vol. Le Blackpearl était en expédition anti-piraterie, et s'ils avaient de la chance, les équipes médicales n'auraient même pas besoin d'intervenir.
Enora s'installa sur un des sièges qui meublaient la pièce minuscule attenante à l'infirmerie. Tout était calme à bord. Elle ne tarda pas à somnoler...


Dernière édition par Enora Artanis le Jeu 7 Aoû - 20:30, édité 1 fois
Enora Artanis
Enora Artanis

Messages : 8
Date d'inscription : 31/07/2008
Localisation : Searching... Please wait...

Informations
Prism: Kansei
Métier:
Armes:

Revenir en haut Aller en bas

Test d'aptitude de Enora Artanis Empty Re: Test d'aptitude de Enora Artanis

Message  Enora Artanis Jeu 7 Aoû - 20:12

...

Artanis, bon dieu, qu'est-ce que tu fous ???

Enora se réveilla en sursaut, pour découvrir le visage furibond de Hans dans l'encadrement de la porte qui donnait sur la coursive.

- Je... Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Le visage de Hans se décomposa.

- Tu te fous de moi, là, hein ? Tu crois que t'es sur ce vaisseau pour faire la sieste ?? T'as pas entendu les alarmes ?!? L'assaut a commencé, magne-toi d'enfiler ta combinaison et de me rejoindre à la passerelle B-2 !

Il disparut, laissant Enora dépitée. Elle se leva d'un bond, enfila la combinaison spatiale que Hans lui avait préparée quelques heures auparavant, ajusta son respirateur sur son visage et sortit en trombe de la pièce. La passerelle B-2 se trouvait au pont B, deuxième passerelle en partant de l'avant du vaisseau. Elle croisa des hommes mal en point, d'autres transbahutés sur des civières jusqu'à l'infirmerie, d'autres encore plus probablement jusqu'à la morgue. Des ordres étaient aboyés tous les cinq mètres, se frayer un passage relevait du tour de force, mais elle finit par atteindre son point de ralliement. Hans donnait des consignes en quelques mots brefs et ses subordonnés s'exécutaient dans la seconde qui suivait. Lorsqu'il la vit apparaître, il lui indiqua un sac à dos et ce qui devait être un brancard plié en quatre. Lorsqu'elle se fut équipée, elle se rapprocha de Hans, essayant d'attirer son attention dans le tumulte qui régnait. Il hurla un ordre pour couvrir le bruit d'une alarme qui venait de se déclencher et se tourna vers elle.

- Bon on y va, tu me colles aux basques comme la bêtise à la cervelle d'un Korribien, c'est clair ?

Enora hocha la tête, un peu effrayée. Hans s'engagea dans le sas de dépressurisation menant à la passerelle, attendit que la petite dizaine de soldats qui arrivait s'entasse dans le sas à côté d'eux et verrouilla la porte. Le vide se fit en l'espace de quelques secondes et une deuxième porte s'ouvrit, donnant sur la passerelle enjambant le vide de l'espace pour aller s'accrocher sur le vaisseau ennemi.
La troupe de soldats partit en tête, Enora et Hans dans leur sillage. Trois types les canardèrent depuis le vaisseau ennemi, ils furent abattus en quelques rafales de M5 à balles perforantes. La troupe s'engagea dans le sas ennemi resté ouvert, déboula dans la coursive, abattant deux pirates pendant que Hans emmenait Enora dans la direction opposée.
La jeune femme n'osait pas poser de questions, elle courait derrière Hans, regardant fréquemment derrière elle. Elle n'était pas armée bien sûr, et la peur lui nouait les tripes.

- On nous a indiqué trois des nôtres par là, à une cinquantaine de mètres. Y'en a un des trois qu'est assez amoché, faudra commencer par celui-là.

- Je comprends pas, s'ils sont trois, pourquoi on n'est que deux pour les transporter ?

Enora luttait pour se maintenir à la hauteur de Hans, elle devait éviter les obstacles qui jonchaient le sol, armes abandonnées, cadavres, cloisons défoncées...

- Parce que j'ai envoyé les autres à l'avant, y'a eu un vrai carnage là-bas et y'a assez de boulot pour eux, t'en fais pas. J't'emmène là parce que c'est moins risqué, la zone a été nettoyée par nos gars.
Voilà, c'est là.


Hans indiqua une double porte en face d'eux qui fermait la coursive.
Il marqua une pause devant la porte entrouverte, risqua un œil à l'intérieur et fit signe à Enora de le suivre. Ils entrèrent dans une immense pièce qui avait du être un atelier de réparation mécanique avant de devenir le champ de bataille qui s'offrait à leurs yeux. Partout, des foyers incandescents menaçaient d'embraser toute la salle, une épaisse fumée rendait la visibilité limite. Sans le respirateur de leur combinaison, Hans et Enora n'auraient pas pu tenir bien longtemps...
Hans sortit un tube de sa poche, exerça une pression du pouce à l'extrémité et un fin rayon lumineux bleuté en sortit. Il le pointa dans la pièce et balaya la zone. Un autre rayon lui répondit, localisant ainsi un des leurs. Hans éteignit son laser, le second rayon disparaissant simultanément, et il se dirigea, penché vers le sol, vers leurs compagnons. Enora le suivit, en prenant soin de se baisser comme il l'avait fait. Il y avait là trois de leurs soldats, l'un d'eux allongé au sol, inconscient, avait eu la jambe gauche arrachée au niveau du genou par une explosion de roquette. Un des deux autres avait la tête entourée d'un morceau de tissu sale, qu'Enora identifia comme étant la jambe de son pantalon, déchirée sur toute la hauteur. Le bandage de fortune était imbibé de sang. En comparaison, le troisième gars semblait en pleine forme, il tenait sa main pressée sur son abdomen pour créer un point de compression qui lui évitait de se vider de son sang en attendant les secours.

- Artanis, sac à dos.

Enora s'exécuta et ouvrit le sac qu'elle portait aux pieds de Hans. Il en sortit deux rouleaux d'un tissu épais, en jeta un à la jeune femme et lui indiqua de la tête le soldat qui pressait sa plaie.

- Occupe toi de lui, tampons absorbants au fond du sac dans la boîte carrée, t'en mets deux et tu maintiens avec ce truc. Serre fort, faut pas que ça saigne quand t'as fini.
Et magne toi !


La jeune femme ne comprenait pas pourquoi elle devait s'occuper de celui qui semblait le moins atteint. Elle jeta un coup d'œil à celui qui était allongé par terre et releva les yeux vers Hans.

- Artanis, bon dieu, concentre-toi !!

Elle bondit de surprise et de frayeur mêlées et fit tomber la boîte carrée qui répandit son contenu sur le sol.

- AAAAAHH, oui, pardon, pardon...

Deux des tampons étaient tombés dans une flaque de sang, les rendant inutilisables. Elle les repoussa du pied et en sortit deux autres, avant de s'approcher du soldat dont elle avait la charge. Sur sa combinaison, une pièce de cuir brodé indiquait son nom, Mattingly.

- Pourquoi... est-ce que j'ai droit... à une débutante... hein ?

Enora se figea, et releva les yeux vers l'homme. Son masque dissimulait son visage, elle ne pouvait donc pas voir qu'il souriait.

- Désolée.
Restez tranquille, ça ne sera pas long.


Ses gestes étaient maladroits et elle appuya plusieurs fois un peu trop fort sur la blessure, arrachant une grimace et un rire sans joie à Mattingly. Lorsqu'elle eut terminé, ça n'avait rien à voir avec du grand art mais l'hémorragie semblait être stoppée. Hans avait déjà posé un garrot au soldat inconscient, lui avait fait une injection d'antibiotiques et finissait de changer le bandage du troisième.
Enora s'approcha doucement de lui et murmura.

- C'est fait, Hans...

Il lui répondit d'un ton sec.

- J'ai vu, Artanis.
La prochaine fois, ça serait pas mal que tu mettes le turbo.


Enora fit un pas en arrière, tête baissée. Hans n'avait pas tort. Lorsqu'il lui ordonna de tout ramasser et remettre dans le sac, elle s'exécuta sans dire un mot. Elle l'aida ensuite à placer le soldat inconscient sur le brancard qu'il avait déplié, et ils s'apprêtèrent à quitter la pièce pour rejoindre leur propre vaisseau. Grâce aux premiers soins, les deux autres pouvaient marcher en se soutenant mutuellement et ils leur emboitèrent le pas.

La coursive était étroite, les soldats durent rester derrière. Se déplacer devenait problématique, Enora avait du mal à assurer sa prise sur les poignées du brancard et elle ne voyait pas où elle posait les pieds. Elle trébucha à plusieurs reprises, récoltant à chaque fois une bordée de jurons de Hans qui devait rétablir l'équilibre du brancard avant que le blessé n'en tombe.
Ils débouchèrent enfin près du sas de la passerelle B-2.

Un groupe de pirates se tenait là, barrant le passage. Ils étaient huit, dix peut-être.

- Merde !

Hans recula brusquement, profitant de l'angle que formait la coursive pour rester hors de vue et d'atteinte. Enora eut toutes les peines du monde à ne pas se retrouver les quatre fers en l'air et prit appui sur la cloison proche, retenant la civière avec le genou.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Une dizaine de pirates. Armés et tout neufs. Et ils font le pied de grue devant la passerelle.

- Qu'est-ce qu'on fait alors ?

- Laisse moi réfléchir, bon dieu !

Enora se tut, un soupçon vexée. Les deux soldats derrière ne soufflaient pas mot. Le regard de Hans était indéchiffrable.
Alors la jeune femme prit une grande inspiration, posa un instant les yeux sur Hans puis les ferma en expirant profondément. Presque aussitôt, la peur, violente et sourde, la frappa de plein fouet. Elle retint à grand peine un cri, Hans se retourna brusquement et darda sur elle un regard furieux, l'air de demander "Mais bon dieu, qu'est ce qui te prend ??". Enora, la main plaquée sur la bouche, secoua lentement la tête, les larmes perlant au bord de ses yeux agrandis par la terreur.
Un bruit de cavalcade se faisait entendre, se rapprochait. Les pirates les avaient entendus.
Enora était tétanisée. Elle avait lu la peur dans l'esprit de Hans, et celle-ci avait résonné avec la sienne avec une telle force qu'elle n'était plus capable du moindre geste. Derrière elle, Mattingly attrapa quelque chose à sa ceinture, appela Hans et lui lança l'objet. Le geste lui arracha une grimace mais il ne dit rien.
Hans rattrapa ce qui s'avéra être une grenade et ne réfléchit pas davantage. Il arracha la goupille, attendit deux secondes et balança la grenade dans la coursive où arrivait l'ennemi, le plus loin possible. Hans eut tout juste le temps de se reculer et de forcer Enora à reculer encore que la grenade explosait, crachant une bourrasque incandescente, faisant trembler le vaisseau, détachant des morceaux de cloison qui volèrent en tout sens et s'écrasèrent partout dans un bruit assourdissant. Le corps calciné d'un des pirates vint rebondir dans leur champ de vision avant de disparaître à nouveau, soufflé par l'explosion. Une rafale de coups se fit alors entendre, répondant à une salve de lasers. Hans leva le bras à l'horizontale, signifiant qu'ils devaient attendre. Il garda le bras ainsi jusqu'à ce qu'on entende plus de coups de feu. Alors il fit un signe de tête à Enora, Mattingly et son collègue pour leur dire que la voie était libre.
Mais Enora ne bougea pas.

- Qu'est-ce que tu glandes ?? On y va, Artanis !

Elle leva vers lui des yeux effarés, comme si elle se demandait qui il pouvait bien être. Puis elle regarda autour d'elle en se demandant cette fois ce qu'elle pouvait bien faire là.

- Artanis, bon dieu !! Faut que je te botte le train pour que t'avances ?

Une main poussa doucement Enora dans le dos. Au lieu de la faire avancer, cela la fit bondir et elle laissa échapper un hurlement. Mattingly ne put lui-même pas réprimer un sursaut devant une telle réaction.

- Olà, olà, du calme ! Tu vas ficher mon pote par terre.

Enora baissa les yeux. Mattingly avait tendu la main pour rattraper le brancard qui menaçait de se retourner, imprimant une douloureuse torsion à son abdomen déjà endommagé.

- Je vais pas pouvoir tenir longtemps, attrape-le s'il te plaît

Enora reprit machinalement la poignée, adressant un regard vide au soldat, et se laissa entraîner par Hans qui tirait le brancard. Un groupe des leurs les attendait près de la passerelle. Le chef leur fit signe que la voie était libre, Hans hocha la tête et entraîna son groupe dans le sas. Enora suivait comme un robot, les doigts crispés sur les poignées de la civière.
La passerelle avait été endommagée depuis leur précédent passage, des trous encore fumants se découpaient par endroits sur la coque. Hans avait accéléré le pas, Mattingly s'appuyait de plus en plus sur son coéquipier.
Ils atteignirent le sas de leur vaisseau sans encombre, et Hans appuya sur la commande de re-pressurisation avec un soulagement non feint. Lorsque la porte vers le vaisseau s'ouvrit dans un souffle, il se laissa même aller à sourire, heureux de s'en être sorti en vie.
De ce côté du combat, les coursives étaient dégagées et ils rejoignirent l'infirmerie en quelques minutes.

Après avoir laissé Mattingly et ses deux hommes aux bons soins des médecins, Hans entraîna Enora dans la pièce attenante.
La jeune femme ne montra aucune résistance et ne souffla pas mot.

- Bon dieu, Artanis, qu'est-ce qui cloche chez toi ?? Tu voulais nous faire tuer ou quoi ?

Elle n'avait pas enlevé sa combinaison, ni son respirateur. Le regard qu'elle posa sur son collègue était vide de toute expression, comme si elle était droguée.
Sans prévenir, Hans lui assena une claque magistrale qui la projeta par terre. Il songea un instant qu'elle allait lui en vouloir à mort, mais peu lui importait. Ils auraient pu tous mourir à cause d'elle...

Enora porta la main à son visage et arracha son respirateur. Un mince filet de sang coulait au coin de sa bouche. Elle l'essuya machinalement du revers de la main avant de comprendre de quoi il s'agissait. Elle leva cette fois sur Hans un regard totalement incrédule.

- Non mais t'es malade ou quoi ??!? Ca va pas de me frapper comme ça ??!?

- Estime toi heureuse. La prochaine fois que tu mets ma vie et celle de nos compagnons en danger, je te tue.

- Qu...

Alors elle se souvint.
La peur...
La peur qui l'avait submergée et lui avait fait perdre jusqu'à la notion même d'espace et de temps. Cette peur qui était sienne et que celle de Hans avait alimentée et amplifiée jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'elle dans sa tête.

- Tu avais peur.
Tout à l'heure... dans ce vaisseau... tu crevais de peur...
Je l'ai sentie.
Tu avais tellement peur que je me suis crue perdue. Je me suis vue morte.


Elle releva les yeux vers Hans, et lui adressa un sourire énigmatique.

- La prochaine fois que tu me fais une peur pareille...
c'est moi qui te tue.



----
[HRP] Je sais, j'ai un peu débordé du seul contexte de la mission, mais bon, quand l'inspiration est là, pourquoi la brider ? ^^ [/HRP]
Enora Artanis
Enora Artanis

Messages : 8
Date d'inscription : 31/07/2008
Localisation : Searching... Please wait...

Informations
Prism: Kansei
Métier:
Armes:

Revenir en haut Aller en bas

Test d'aptitude de Enora Artanis Empty Re: Test d'aptitude de Enora Artanis

Message  Terrien Sam 9 Aoû - 10:20

Et bien en tout cas je ne regrette pas que tu ais débordé du contexte!
C'est très bien écrit, super passionnant à lire, le jeu entre les personnages est vraiment bon et intéressant.
Bref j'ai hâte de voir ce que ça va donner partie rp, je te donne les droits pour y poster.
Bonne continuation Wink
Terrien
Terrien

Messages : 27
Date d'inscription : 25/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

Test d'aptitude de Enora Artanis Empty Re: Test d'aptitude de Enora Artanis

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser